lundi 17 janvier 2011

Première journée à México

Hier, je me suis levée en meilleur état que lorsque je me suis couchée la veille: j'étais reposée et j'allais maintenant affronter un jour nouveau et assez significatif: mon tout premier jour, ''seule'', dans une des capitales les plus grandes et les plus polluées du monde. Une fois ma douche prise (j'ai eu de la chance, l'eau était déjà chaude, donc je n'ai pas eu à allumer le boiler et à attendre 1h que l'eau soit réchauffée...) Puis, j'ai dressé une liste d'épicerie (ma première!!!!) et suis partie en direction du wal-mart, qui se trouve à 10 minutes de marche de ma chambre. Honnêtement, je n'aurais jamais été aussi contente d'aller dans un wal-mart de toute ma vie!! C'est que ce wal-mart est un MÉGAWALMART: on retrouve de tout, et quand je dis tout, c'est tout!!! Ainsi, j'ai pu trouver tout ce dont j'avais besoin, des céréales spécial K à la sauce à la viande pour spaghetti!! Quel soulagement de pouvoir manger comme à la maison! :D Je n'ai rien contre la bouffe mexicaine, mais ça fait du bien de manger autre chose que des tortillas, de la viande et du piquant de temps en temps !! Au fait, dans un post ultérieur, j'élaborerai sur la bouffe mexicaine, et vous allez constater qu'on est assez loin de la bouffe ''nord-américaine''!

Arrivée à la caisse, j'ai eu un certain doute sur ma capacité à payer tout ce dont j'avais acheté. C'est que je n'avais que 300 pesos avec moi, soit 25 dollars environ, pourtant j'avais près de 10 articles, quelques uns plus chers que les autres bien sûr. C'est finalement avec un peu d'étonnement que j'ai constaté que la facture n'avait monté qu'à 205 pesos, soit 18 dollars canadiens. Il faut dire qu'au Mexique, tout coûte moins cher (ou presque...), et ce, même dans un wal-mart!

J'avais beaucoup d'articles, et les sacs fournis étaient plutôt petits, ce qui m'a obligé à retourner à ma chambre, encombrée de plusieurs paquets qui menaçaient dangereusement de déchirer (à noter que les sac chez wal-mart, en tout cas au Mexique, ne semblent vraiment pas résistants).

Une fois rendue à l'appartement, j'ai pu manger mon premier déjeuner québécois en 10 jours, c'est-à-dire des toasts au beurre d'arachide. :)

Il était déjà midi et je me devais de sortir de l'appart pour explorer un peu le quartier. J'ai tout de suite opté pour le musée de Frida Kahlo, connu sous le nom de ''Casa Azul'' (la maison est de couleur bleue, vous l'aurez deviné). Ce musée se trouve dans mon quartier, par contre vu la distance qui nous séparait j'ai opté pour le métro. Selon google maps et la carte de Coyoacan de mon guide du routard sur le Mexique (très, très bon investissement soit dit en passant, je l'ai rentabilisé il y a 2 ans lors de mon premier séjour au Mexique), je devais aller prendre le métro à la station Miguel Angel de Quevedo pour descendre 2 stations plus loin, soit celle de Coyoacan. Ensuite, j'avais une quinzaine de minutes à marcher pour enfin arriver à la fameuse Casa Azul.
À noter que c'était la première fois que je prenais le métro seule de toute ma vie. Je sais que ce n'est pas si compliqué et assez banal, mais il faut une première fois à tout ein! Heureusement, je l'avais pris avec Pedro au début de la semaine, ainsi je ne me sentais pas trop déboussolée.
Comme je l'ai mentionné antérieurement, il en coûte 3 pesos pour un billet de metro, ce qui équivaut environ à 25 cents canadiens, ce qui est selon moi assez dérisoire comme prix, quand on pense qu'on peut traverser toute la ville (ou presque) avec un 30 sous!
Lorsque j'ai pris le métro à l'aller, il n'y avait pas trop de monde et les wagons étaient mixtes (ils sont séparés seulement sur les grosses lignes de métro et aux heures de pointe). J'ai suivi les conseils que ma belle-soeur m'avait donné, c-à-d, de porter mon sac devant moi (je portais un sac en bandoulière dans lequel je traînait une bouteille d'eau, mon guide du routard et un appareil photo, mes cartes et mon argent se trouvaient dans une ceinture spéciale, attachée autour de ma taille sous mes vêtements, de sorte qu'elle ne paraisse pas. Au fait, si vous allez dans les grandes villes, je vous conseille fortement cette ceinture ''passeport'', c'est extrêmement pratique et sécuritaire), transporter une petite somme d'argent seulement, regarder droit devant moi en ayant l'air de savoir parfaitement où j'allais et ne pas parler à personne dans le métro.
Dans le métro de México, comme dans tous les autres métros du monde j'imagine, il y a des vendeurs ambulants qui s'époumonent constamment pour essayer de vendre leurs gommes, biscuits, CD, etc. Je me demande si leur journée passée dans le métro est rentable, car honnêtement je n'ai pas vu grand monde acheter de leurs produits, tout le monde a l'air blasé dans le métro.

Une fois sortie du métro, je me suis rapidement repérée et a commencé à marcher en direction de la Casa Azul. J'avais plusieurs rues à prendre et je devais pour cela me fier à la carte incluse dans mon guide du routard. Lorsque je voulais consulter mon guide, je m'arrangeais toujours pour le faire de manière subtile, question de pas avoir l'air trop ''étrangère'' et donc ''vulnérable''. En me repérant grâce aux pancartes des noms de rue et à mon guide, j'ai pu me rendre sans encombres à la Casa Azul.

Le musée de Frida Kahlo, c'est en fait la maison où Frida Kahlo et Diego Rivera ont vécu. Pour ceux qui se demandent qui sont ces intrigants personnages et pourquoi un important musée leur est dédié, et bien ce sont, à ma connaissance, les deux plus grands peintres mexicains de l'histoire de l'art (pour vous l'affirmer à 10000%, il faudrait que je demande à ma propriétaire, Ximena, elle enseigne l'histoire de l'art et est une artiste peintre!). Frida Kahlo et Diego Rivera ont vécu dans la première moitié du 20e siècle et formait un couple assez intense. Il faut dire que Diego Rivera, à part d'être muraliste, peignait des modèles nues, mais ne se contentait pas de les peindre, si vous voyez ce que je veux dire...Enfin, Frida Kahlo était follement amoureuse de Diego Rivera, mais aussi infiniment jalouse.
La maison, de style coloniale (comme toutes les maisons de ce quartier-là), est très jolie et peinte de couleur bleu vif. À noter qu'il en coûte 55 pesos, soit environ 5$, pour visiter cette maison. Normalement, si j'avais eu une carte étudiante d'une institution mexicaine (je n'ai pas encore eu de carte étudiante de l'UNAM...), il m'en aurait coûté 20$. Mais bon, 5$ est déjà un prix raisonnable.
Ce qui est dommage, c'est qu'on ne peut pas prendre de photos à l'intérieur de la maison et qu'on doit laisser nos sacs à dos dans un casier, mais bon, comme tout musée qui se respecte, il y a des contraintes et c'est normal si on veut conserver les oeuvres d'art et les objets.
La première partie du musée est consacrée à des photographies de Frida et de sa famille, ainsi qu'à de nombreuses oeuvres de l'artiste. Au fait, Frida Kahlo a fait plusieurs autoportraits d'elle-même, et souvent les autoportraits sont déformés, c'est-à-dire qu'ils ne reflètent pas la réalité. Il faut dire que Frida Kahlo, lorsqu'elle était jeune, a eu un accident grave (accident d'autobus) et a dû passer beaucoup de temps cloué au lit, incapable de se lever. Ainsi, pour passer le temps, Frida peignait son autoportrait, avec l'aide d'un mirroir que sa mère avait accroché au plafond, au-dessus de son lit.
Un thème récurrent de ces peintures est l'incapacité de donner naissance à un enfant. Frida Kahlo semblait absolument obsédée par ce désir profond d'avoir un enfant; cependant elle n'était pas en mesure de le faire en raison de son accident, et cela se reflète très souvent dans ses oeuvres.

La seconde partie du musée est en fait leur maison proprement dite. On retrouve la salle à manger, la cuisine, l'atelier et les chambres supposément tels qu'ils étaient à l'époque, avec les meubles et objets authentiques. La maison est très belle et on peut facilement s'imaginer Frida, en train de peindre, couchée sur son lit, ou encore dans son atelier qui donne sur le jardin intérieur.

Parlant de cour intérieure, celle-ci est très belle, et heureusement pour moi, on pouvait prendre des photos. Le jardin est magnifique et plusieurs bancs et petites tables sont mis à la disposition des visiteurs qui ont envie d'admirer le paysage ou prendre un petit café.
Après une visite bien complète de la Casa Azul, j'ai décidé de me diriger vers le zocalo de Coyoacan, qui se trouve à 10 minutes de marche environ.
Soit dit en passant, le quartier coyoacan est très joli et on tombe facilement sous son charme: les maisons sont coquettes et colorées, la vie est plus paisible qu'au centre de México. Le zocalo de Coyoacan est particulièrement beau. Comme tout zocalo qui se respecte (au fait, un zocalo est un centre, une place, un peu comme place D'Youville à Québec),  on y retrouve l'église, l'hôtel de ville et des restaurants et au centre, on retrouve un parc que les gens de la ville aiment fréquenter, surtout la fin de semaine.
Vu que l'église était ouverte, j'ai décidé d'entrer pour y jeter un oeil. Comme à chaque fois que je suis entrée dans une église mexicaine, j'en ai eu le souffle coupé: les voûtes sont hautes et majestueuses, on retrouve des dorures à profusion. Bref, c'est magnifique. Lorsque je suis entrée, une messe était célébrée et je n'ai pas voulu trop m'avancer. Cependant, j'ai réussi à prendre quelques clichés, quoiqu'un peu sombres. Vous pourrez les voir sur mon facebook, dans la section méxico 2011 ;).

Juste en face du zocalo se trouve un marché d'artisanat sur deux étages. Le rez-de-chaussée constitue un marché d'artisanat conventionnel, comme on en trouve partout au Mexique (des sacs tissés, des sombreros, de la poterie, des bonbons mexicains et j'en passe....). L'étage d'au-dessus, c'est l'étage des hippies, mais pas à peu près.  Les stands vendant des produits faisant référence à l'ère hippie s'entassent dans un espace plutôt restreint, et il est difficile de circuler avec tout le monde qui fréquente l'endroit. C'est plutôt cacophonique comme bruit, car chaque vendeur agrémente son stand de sa propre musique, du gros rock allant au reggae.

Sur le chemin du retour, je suis passée à côté d'une churreria (magasin où on vend des churros) et je n'ai pas pu m'empêcher d'y faire un tour, moi qui adoooooooore les churros. Vous vous imaginez bien que je ne suis pas repartie les mains vides! De toute manière, le sac de 6 churros coûtait 1$, j'aurais été bien folle de pas en acheter! :) Au fait, les churros est un dessert ou collation qui vient d'Espagne. On en retrouve surtout au centre du Mexique (j'en ai jamais vu dans les zones tropicales), où il fait plus ''froid''. C'est difficile à décrire, alors je vous invite à cliquer sur ce lien pour vous donner une idée de ce que ça peut être:
http://www.foodnetwork.com/recipes/corn-muffin-churros-recipe2/index.html

sinon, vous n'avez qu'à écrire ''churros'' dans google image et vous allez tomber sur des centaines de photos de churros. Juste à regarder les entrées google et j'en ai l'eau à la bouche! MIAM!

Quand je suis entrée à l'appart, j'avais plutôt faim et j'ai décidé de faire cuire des pâtes. Malheureusement, j'ai été condamné à manger des toasts au beurre d'arachide (eh oui, encore!), car je n'arrivais pas à allumer le poêle à gaz (le feu sortait mal du briquet et les allumettes cassaient...) et Ximena n'était pas là. Ma première soirée complète a été plutôt difficile, car j'étais seule dans l'appartement et je devais défaire mes valises, ce qui m'a faire réaliser à quel point j'étais partie pour longtemps. Par chance, skype existe...merci skype.

Puis, en fin de soirée, une fois avoir réussi à surpasser mon gros down, je suis sortie de ma chambre pour aller à la cuisine. Ximena était revenue et était assise dans la cuisine, avec un monsieur dans la cinquantaine je dirais. Elle m'a immédiatement présentée au monsieur, qui était bien content de pouvoir me parler, car figurez-vous donc qu'il a vécu un an à Montréal en 1976 (J.O.) et donc qu'il parlait un peu français. Ximena m'a invitée à prendre une coupe de vin rouge uruguayen avec eux, invitation que je n'aurais pu décliner bien sûr, moi qui adoooore le vin rouge :). Ce moment fut très agréable pour moi. Nous avons discuté de politique, de ce que je faisais ici, de mes études, de son séjour à Montréal, et Ximena nous a même montré un cartable où elle tient toutes ses photos de ses toiles qu'elle a faites jusqu'à maintenant. Au fait, j'adore le style de Ximena, c'est coloré et rempli d'émotion (au fait, elle s'inspire fortement de l'expressionnisme, pour ceux qui connaissent). Finalement, je me suis couchée à une heure du matin, étourdie par la fatigue et le vin, mais contente d'avoir pu socialiser avec des locaux, moi qui avait passer la journée seule à arpenter les rues du quartier et à défaire mes valises.

5 commentaires:

  1. au fait, ceci est le récit de la journée de samedi, et non dimanche!! ;)

    RépondreSupprimer
  2. J'ai eu beaucoup de plaisir à te lire. T'es vraiment drôle:)
    et ça donne le goût d'y aller...
    J'espère que tu as mangé autre chose dimanche et aujourd'hui.

    Bonne journée ma pichounette !

    RépondreSupprimer
  3. tant mieux martine :) et oui, hier soir (dimanche), j'ai mangé du spaghetti :) je vais en remanger ce soir, il m'en reste encore lolllll

    RépondreSupprimer
  4. Làlà! Tu devrais demander à Ximena de te donner un cours sur comment partir la cuisinière! En tout cas, tu devrais être bonne la dedans d'ici à ce que tu revienne! :P

    C'est vraiment chouette des maisons colorées comme ca, je comprend pas qu'on fasse pas ca ici, ca nous remonterais peut-être le moral un peu quand il fait -28° le matin en se levant...

    Le wal mart, j'y vais jamais, et j'aime même pas ca aller là... Mais quand ya rien d'autre autour, comme ua Mexique ou au Yukon, HÉÉÉÉÉÉÉÉÉ qu'on l'aime le wal mart! :D

    Wow... Ca me rapelle le film qu'on avait écouté sur Frida Kahlo dans je sais pu trop lequel de nos cours de langue!! On l'avait pas écouté en anglais sous-titré en francais? En tout cas... ton petit récit m'a rappelé bien des souvenirs!

    Finalement, c'était qui le monsieur? Il venait d'où? Tu dois avoir hâte de commencer les cours, histoire de te tenir un peu occupée et te faire des amis?

    RépondreSupprimer
  5. pour la cuisinière, je suis capable toute seule bon :)
    en ce qui concerne le wal-mart, je n'y vais pas quand je suis à Québec. Mais ici, ça sauve la vie lol honnêtement, ça fait du bien de retrouver des trucs ''américanisés'' parfois. Qu'est-ce que tu veux, je peux pas manger des tacos tout le temps :P
    le monsieur c'est un mexicain, ami de Ximena.

    Oui j'ai hâte de connaître un peu plus de monde là...et d'être plus occupée. N'empêche, à México il y a toujours qqch à faire: des musées à visiter,des événements culturels, etc. En plus, la ville est tellement grande que les distances en métro sont longues à parcourir.

    RépondreSupprimer