jeudi 16 juin 2011

La fin d'un grand voyage...

Aujourd'hui 16 juin, j'écris probablement pour la dernière fois sur mon blog, que j'ai tenu plus ou moins fidèlement tout au long de mon séjour à México. À près de 24 heures de mon départ, mes sentiments sont vraiment mélangés. Partir d'un lieu, ce n'est jamais facile, et dans mon cas, j'ai toujours trouvé ça extrêmement difficile de revenir au pays après quelques semaines de voyage. Dans ce cas-ci, mon voyage était nettement plus long: 5 mois et demi. Le plus long voyage que j'aurai fait jusqu'à maintenant. Quand on part aussi longtemps, les sentiments quant au retour sont différents, ambigus, mélangés. J'ai immensément hâte de retrouver ma famille, mon chum, mes amis et mon chien, et aussi la bouffe de ma mère et ma grand-mère, qui m'a vraiment vraiment manquée au cours de ce voyage (je me débrouille pour cuisiner mais ça n'a rien à voir avec les repas qu'elles préparent on s'entend). Mais en même temps, je me suis faite une vie ici, j'ai une chambre, un appartement, un chez-moi où je me sens bien, j'avais une routine; j'allais à l'école en semaine, je faisais mes travaux, je visitais la ville ou d'autres régions du Mexique, je faisais la fête...Mais aussi, j'ai habité et connu des gens super non seulement du Mexique, mais aussi et surtout de l'extérieur, avec qui j'ai créé des liens d'amitié avec le temps et avec qui j'ai partagé des moments beaux et exaltants tout comme des moments plus tristes.

Je sens aussi que la ville de México en soi va me manquer énormément. México DF, c'est si différent que d'habiter à Lévis...ça bouge et grouille 24h/24, c'est gros, c'est plein de monde, pleins de choses à faire et à voir, les moyens de transport sont géniaux (variés, efficace et vraiment pas chers)...on ne s'en tanne jamais. Même si j'avoue qu'au début la perspective d'habiter à México me faisait un peu peur, aujourd'hui je peux dire que j'ai apprivoisé la ville et que même si je ne voudrais pas habiter ici de manière définitive, j'ai adoré y vivre pendant quelques mois et je la considère un peu comme chez-moi. Assurément, j'y laisse un peu de moi-même...

De mon 5 mois et demi à México et au Mexique, je garde des bons souvenirs (et des moins bons). En voici quelque-uns (il n'y a pas d'ordre d'importance):

1. La rencontre des étudiants étrangers tenues le 28 janvier, juste avant la rentrée. Ce jour-là, ma vie à México s'est considérablement embellie: j'y ai connu mes deux meilleurs amis à México, Maja et Luc. Cette journée a été super...j'en garde des très bons souvenirs. Et franchement, jamais je n'aurais cru vivre autant d’évènements et partager autant de moments avec ces personnes-là. Pour moi, ça a été une journée clée de mon voyage.

2. Taxco. Première grande sortie en dehors de la ville de México avec Maja, Luc, Aurore et Yvonne. Nous ne sommes parties qu'une journée, mais ce fut une journée tout simplement géniale, où nous avons appris à nous connaître davantage. Nous avons bien ri ce jour-là...un de mes meilleurs souvenirs sans aucun doute et le meilleur voyage avec mes amis étrangers.

3. Le surprise party pour Yvonne. Ce party a été pour moi l'un des meilleurs, ce fut une excellente soirée tout simplement.

4. Veracruz et le Carnaval: Le ''grand'' voyage avec Aurore, Luc, Maja, Francisco et Yvonne. Une semaine dans la ville de Veracruz pour le Carnaval. Ce fut un beau voyage en somme avec de beaux moments.

5. La visite de ma tante à México en avril. Ces quelques jours furent intenses en visite et plutôt fatigants, mais très beaux en général. J'étais tellement contente que ma tante vienne me visiter à México, j'avais tellement envie que quelqu'un de la famille connaisse México, le Mexique et ma vie ici. Lorsque je suis allée chercher ma tante à l'aéroport ce fut plutôt émotif pour moi: j'étais si contente de voir quelqu'un de la famille après 3 mois...

6. Semana Santa avec Pedro: tout le voyage avec Pedro a été génial, les villes que nous avons parcourues étaient superbes. Ce dont je vais me souvenir particulièrement, c'est lorsque Pedro a sonné à ma porte le jeudi matin 14 avril, exactement 3 mois après s'être séparé douloureusement à l'aéroport. C'était juste magique de le revoir enfin. Aussi, notre passage à Tequila fut pour moi le moment marquant de notre voyage: j'ai tout simplement ADORÉ ce pueblo. Une magnifique journée... Et finalement, notre séjour à Puerto Vallarta pour ma fête, qui a été merveilleux.

7. La fois où nous sommes allés voir la Lucha Libre à México avec le groupe d'étudiants étrangers (Mex2011). La lutte en général n'est pas ce qui est de plus passionnant, mais quand ils ont mis le nain déguisé en singe dans le ring (Kemonito), haha wow quel moment, et alors que les autres étaient outrés par la tournure des événements, Luc et moi étions carrément pliés en deux, c'était siiiii drôle. J'y repense et j'ai le goût de rire...

8. Le mariage auquel j'ai assisté à Tehuacan lors de mon dernier séjour la semaine dernière. J'étais avec la soeur, le frère, la mère et le neveu de mon copain. C'était une très belle soirée, une belle réception. On s'est bien amusés ce soir-là.

Ce sont les beaux moments qui me sont venus à l'esprit spontanément...mais évidemment il y en a d'autres.

Je vois ce long voyage comme une parenthèse dans ma vie, une plus ou moins longue parenthèse qui est sur le point de se fermer. Et en étant toujours dans la parenthèse, j'ai de la difficulté à réaliser que tout cela est sur le point de se terminer et que je vais retrouver ma vie quotidienne au Québec. Surtout quand je sais que pendant que je quitterai cette parenthèse, plusieurs de mes amis s'y trouveront encore pour quelques semaines ou quelques mois.

Cette parenthèse fut pour moi une expérience unique, une expérience qui m'aura certainement appris des choses. Je ne sais pas si j'ai vraiment changé, c'est difficile à dire. Je crois par contre avoir appris à m'endurcir davantage, et à être moins naive en vivant à México. Je crois avoir appris à réfléchir davantage avant de dire ou poser des gestes, moi qui est plutôt spontanée de manière générale. J'aurai également appris que je suis capable de vivre à l'étranger plusieurs mois et de survivre en me faisait à manger (moi qui ne cuisinait vraiment pas avant). Je ne vous cacherai pas que d'avoir réussi à vivre (sans mauvaises expériences) 5 mois et demi à l'étranger, et surtout à México, l'une des plus grosse villes du monde, une des plus polluées et où la criminalité est élevée, est pour moi un accomplissement, une grande fierté sur le plan personnel. Jamais je ne pourrai regretter de l'avoir fait et d'avoir plongé dans cette aventure. Ça n'a pas toujours été facile, j'ai eu quelques bas au cours de mon séjour, surtout au début et pendant ma fin de session, mais somme toute, j'en garderai un bilan extrêmement positif sur tout les plans, mais surtout sur le plan personnel. Je peux dire aujourd'hui 16 juin, que je suis fière de moi et heureuse avec le choix que j'ai fait de venir ici.

Ce qui me fait le plus peur et ce que j'appréhende le plus, c'est le choc du retour. Oui, revenir à la maison va faire du bien, voir les gens que j'aime et tout, mais en même temps, personne ne pourra vraiment comprendre l'expérience que j'ai vécue ici, et pendant que j'étais dans mon monde parallèle si on peut dire, eux, ils continuaient leur vie normale...Je sens que le retour ne sera pas de tout repos. Au moins, je m'y attends. Mais en fait, je n'ai aucune idée de la manière dont je vais réagir. J'ai toujours tendance à déprimer légèrement en revenant de vacances, mais dans ce cas-ci, qui est un cas unique pour moi, c'est difficile à prévoir et je n'en ai aucune idée. Souvent, on se prépare à quitter son pays, mais on ne se prépare pas à y revenir...et c'est aussi important.

Alors qu'il me reste près de 24h en terre mexicaine, je ressens beaucoup de nostalgie et de tristesse. Les aurevoirs ne sont pas faciles jusqu'à maintenant, et je sais que vendredi matin à l'aéroport, ça va être très difficile de partir du Mexique et de dire aurevoir à Ximena et Maite, mes deux colocs que j'adore énormément.
Demain, pour ma dernière journée, en plus de finaliser mes bagages qui sont presque terminés, je vais dire aurevoir à d'autres amis et essayer de passer un peu de temps avec Ximena et Maite. Je sens que ma dernière nuit en terre mexicaine va être courte...le sommeil va être difficile à trouver. Et déjà, je n'ai pas envie de m'endormir car je sais qu'en me réveillant, il va me rester qu'une seule journée à México...

Pour une des dernières fois, Buenas Noches México.

mardi 7 juin 2011

Quelques expressions mexicaines

Aujourd'hui, j'ai soudainement eu l'idée de faire un petit post sur les mots et expressions employés au Mexique. En effet, même si l'espagnol est parlé dans la plupart des pays de l'Amérique latine, chaque pays possède ses particularités langagières, et il s'avère que le Mexique en possède beaucoup. Dans ce post, je vais vous présenter quelques unes des expressions les plus employées, et que moi-même j'emploie.

1.Wey

Le ''wey'', dérivé du mot ''guey'' (boeuf si on le traduit), c'est ce qui distingue immédiatement le mexicain de tous les autres hispanophones du monde. Au Mexique, ''wey'' est très très utilisé, dans les situations informelles surtout, par les femmes et les hommes, mais, de mon observation, beaucoup plus par les hommes. Wey est, si on veut, l'équivalent de ''man'' en anglais et est utilisé à peu près aussi souvent que notre ''tsé''.

2. No manches

Cette expression, qui signifie à peu près ''tu me niaises'', ''dis-moi pas'' ou ''c'est pas vrai'' est très souvent utilisé par toutes les classes d'âges et les deux sexes, cependant surtout dans situations informelles. Si on veut être plus poli, on dira ''no me digas'', expression formelle et internationale.

3. No mames

C'est la version  vulgaire de ''no manches''. Surtout employé par les hommes dans les situations informelles (avec des amis). J'ai des amies filles qui l'utilisent, personnellement je ne l'utilise pas ou si c'est le cas, pas sérieusement, car ce n'est pas très chic.

4. Pinche

Pinche, c'est l'équivalent de notre ''maudit''. On va employer pinche pour plusieurs situations:  ''pinche trabajo'' (maudit travail), ''pinche mexicano'' (maudit mexicain). Pinche peut être péjoratif ou non, dépendamment du contexte et du ton employé. Il peut même être affectif parfois (genre, lorsque l'on dit pinche chileno ou mexicano).

5. Sale

''Sale'', c'est un peu comme notre ''OK'' ou ''d'accord''. Très employé. Son synonyme est ''orale'', aussi très employé par tous.

6.Apoco

Apoco est employé lorsqu'on est surpris de quelque chose, dans le genre ''ah oui?'' , ''et bien'', et surtout lorsqu'on est agréablement surpris.

7. Oye

Oye est utilisé pour interpeller quelqu'un, et est à peu près l'équivalent de notre ''hey''. Oye est utilisé dans les situations informelles et particulièrement avec des amis ou des membres de la famillie proche, car ce n'est pas très courtois.

jeudi 2 juin 2011

Tequila!!! (le ''pueblo'') (2e partie)


Une fois la visite de la hacienda José Cuervo terminée, nous sommes retournés au zocalo se reposer à l'ombre (il faisait vraiment chaud et le soleil tapait fort!) à l'ombre d'un arbre. Nous étions plutôt contents de la visite, cependant, nous en voulions plus: il était à peine 14h et nous voulions profiter de notre journée. Pour ma part, je rêvais de faire un tour guidé qui nous amènerait dans un champ d'agaves où on nous faire une démonstration de ''jima'' (couper les feuilles des agaves). Au zocalo, plusieurs promoteurs de tours guidés se promenaient en essayant de repérer les potentiels touristes afin de leur vendre leurs produits. Vu que nous avions besoin de renseignement, c'était plutôt pratique! Un monsieur s'est approché et nous lui avons tout de suite expliqué ce que nous voulions: la visite d'une hacienda (autre que José Cuervo), mais surtout, nous voulions nous rendre dans les champs afin de voir un jimador à l'oeuvre. La première chose que nous a dite l'homme est que ce n'était malheureusement pas possible d'observer la jima, car aucun guide n'était disponible pour nous faire la démonstration. Assez déçus, nous l'avons remercié et nous sommes allés nous asseoir sur une petite terrasse. Quelques minutes plus tard, l'homme est venu nous voir nous demandant si on tenait réellement à aller dans les champs d'agaves. Après le lui avoir confirmé, il nous a dit qu'il allait revenir dans une vingtaine de minutes, le temps de voir s'il ne pouvait pas trouver un guide en mesure de nous offrir le genre de visite que nous voulions. Finalement, le monsieur est revenu, nous disant qu'il avait trouvé un guide qui était en mesure de nous amener dans le champ d'agaves afin de faire une démonstration de jima, mais que la visite allait débuter dans une heure seulement. En attendant, le monsieur nous a offert des dégustations de tequila et de crèmes de tequila (dégustation qui faisait partie de la visite). C'est vers 16h que le monsieur nous a amené au départ de la visite guidée, à l'autre bout du zocalo. La visite coûtait 150 pesos chacun (si je me rappelle bien...) et comprenait : la visite de la ville de Tequila en autobus qui avait une forme de ''baril'' où repose la tequila (vraiment cute, vraiment concept :) ), ainsi que la visite d'une ancienne hacienda + dégustation de tequila et, pour terminer, la démonstration de jima donnée par le guide lui-même (qui a déjà été jimador) dans un champ à la sortie de la ville.


Nous avons donc pris place dans le ''baril'' et peu de temps après, le guide est arrivé, tout souriant et nous souhaitant la bienvenue à Tequila. Le guide s'est avéré très sympathique et il connaissait plutôt bien sa matière. Étant moi-même guide, je regarde souvent les petites détails, et franchement, ce monsieur (dont je ne me rappelle plus le nom...maudit!) s'est avéré être un bon guide plutôt professionnel. C'est tellement important...car si le guide est mauvais, la visite ne peut qu'être mauvaise. Heureusement, pas dans ce cas-ci! :)

Dans l'autobus baril, nous étions une bonne dizaine, et sur le total, il n'y avait qu'une étrangère: moi-même. Mais j'y suis plutôt habituée disons!
Alors que le chauffeur du baril nous faisait faire un petit tour de ville, le guide nous expliquait l'histoire de la ville et des distilleries de tequila. Il nous a expliqué entre autres que la tequila, pour avoir la ''denominacion de origen'' l'agave devait provenir de la région de Tequila, ou de tout l'état de Jalisco et même pouvait provenir des états voisins comme michoacan, où les conditions climatiques sont semblables (la variable température est primordiale).
À Tequila et dans ses environs, on retrouve des dizaines et des dizaines de distilleries, dont les plus connues demeurent celle de José Cuervo et Sauza, deux marques réputées mondialement. À noter que l'on retrouve des distilleries ailleurs au Mexique, comme dans l'État de Nuevo Leon (si je me rappelle bien), au nord-est de la république.
Le premier arrêt (de deux) s'est fait dans une ancienne hacienda, où une dégustation de tequila nous attendait. Bien qu'abandonné, la hacienda possédait encore des matériaux et outils d'une vraie hacienda, par exemples les barils où reposent la tequila. Comme nous n'avions pas eu le droit de les prendre en photo dans la hacienda de José Cuervo (nous ne pouvions pas prendre de photo de certaines pièces), là, nous en avons profité.

Après avoir fait un arrêt d'une quinzaine de minutes à l'ancienne hacienda, nous avons repris le bus-baril afin de retraverser la ville pour nous rendre dans un champ d'agave, situé à cinq minutes à la sortie de la ville. Une fois sur la grande route, le bus-baril a quitté l'artère principale pour s'engager dans un petit chemin de terre s'enfonçant dans le champ d'agaves. Nous n'étions pas encore descendue du bus que déjà j'étais énervée comme un enfant le jour de Noel!! Me retrouver dans un magnifique champ d'agaves sous un soleil de plomb, un ciel bleu azur et les montagnes se dressant à l'horizon, je n'aurais pas pu demander mieux côté paysage! C'était tout simplement merveilleux, idyllique :) (bah, dans ma tête en tout cas).
Puis, le bus s'est arrêté et le guide nous a offert de descendre. Alors que la plupart des visiteurs, paresseux probablement en raison de la chaleur ou ennuyés, ont décidé de rester assis alors que Pedro et moi, nous ne nous sommes pas fait priés!! Pendant que le guide nous donnait des informations à propos de la ''jima'', il a commencé à ''jimar'' avec l'instrument (spécial) requis.

Quelques faits à propos de la ''jima'': les jimadores ne travaillent que le matin, soit de 7h à 10h, au moment de la journée où le soleil est moins fort et où il fait moins chaud. Il faut dire que les jimadores exécute un travail très physique. Quand on le voit à la télé, ça semble facile, mais pour avoir manipulé l'instrument, je peux vous dire qu'il est plutôt lourd! Normalement, un jimador est en mesure de ''jimar'' un agave par 1 ou 2 minutes environ (ce qui n'est vraiment pas long!! il faut être habitué tout de même!!)
Avant d'en terminer avec l'agave, le guide nous a proposé de prendre une photo dans la pose du jimador, ce que nous n'avons pas refusé!! En voici une.

Le plus drôle, c'est que Pedro et moi étions pas mal les deux seuls vraiment intéressés par la ''jima'', tandis que les autres semblaient las et ennuyés. On peut même dire que le guide nous a amené dans le champ expressément pour nous d'ailleurs! Vraiment, pour ma part, j'ai adoré la visite, particulièrement la demie heure passée dans le champ! Je crois que j'y serais restées des heures à contempler le paysage et à me promener dans les rangées d'agaves! Wow...nul besoin de vous dire que j'étais très contente et satisfaite de la visite! :) En fait, j'étais bien contente de toute ma journée passée à Tequila, et j'y serais bien demeurée une journée de plus, histoire de savourer davantage les paysages, l'ambiance...mais bon! Un jour peut-être, j'y retournerai, même si c'est un peu loin du centre du pays.

Après la visite, nous sommes retournés à la centrale pour prendre l'autobus en direction de Guadalajara, où nous allions passer notre deuxième et dernière nuit avant de partir pour Puerto Vallarta, le matin suivant.